Un film de Alessandro Avellis et Gabriele Ferluga Réalisation et montage ---> Alessandro Avellis Assistante de production ---> Magali Payen Mixage ---> Stéphane Nguyen Une coproduction ---> Hystérie Prod/Alessandro Avellis/Gabriele Ferluga France, 2006
Les auteurs
Né à Bari (Italie) en 1975, Alessandro Avellis a fait des études de cinéma à Rome. Il a suivi des formations avec Suso Cecchi d’Amico, Theo Angelopoulos et Furio Scarpelli. Il vit à Paris depuis 2000. Après une série de courts-métrages, dont le premier participa en 1996 au Sacher festival de Nanni Moretti, il réalise en 2005 « Ma saison super 8 » (voir le teaser). Le film, librement inspiré de l’histoire du FHAR, a été édité en DVD chez Antiprod.
Gabriele Ferluga est né à Gorizia (Italie) en 1973. Il a orienté ses études vers l’histoire de l’homosexualité. Il vit à Paris depuis 2001. Après avoir publié une enquête sur la condition des homos en Serbie, il a écrit « Le procès Braibanti » (Zamorani), un livre sur le procès contre un poète italien, condamné en 1968 à cause de son homosexualité. Il a collaboré aux recherches historiques pour le scénario de « Ma saison super 8 ».
Alessandro Avellis et Gabriele Ferluga ont réalisé en 2007 le documentaire « Les règles du Vatican » (Les Films du Contraire) sur la dérive réactionnaire de l’Eglise catholique, son pouvoir grandissant et ses influences sur la politique et la société italiennes.
Une co-production
Partenaires
Festivals
Ils/Elles ont dit...
Préf Mag, Révolution sexuelle, suite et fin ?, David Dibilio, juillet 2007 « Short bus, un plaidoyer pour une nouvelle révolution sexuelle ? Mais parler de post-gay, est-ce par opposition à une période pré-gay ? Le film documentaire La Révolution du désir revient sur la naissance du mouvement homosexuel, au tout début des années soixante-dix. Révolutionnaire, forcément, et constitué dans la foulée du mouvement féministe. Le film, fait avec peu de moyens mais riche d’interviews des protagonistes de l’époque, pose la question du renversement du mouvement homosexuel, devenu gay, de la révolution vers l’intégration. Du slogan Prolétaires de tous les pays, caressez-vous ! aux prémices du post-gay new-yorkais de John Cameron Mitchell, ces deux DVD tracent le fil d’une révolution sexuelle inachevée, toujours en marche. »
Ticho, Davide Oberto, juin 2007. « La Révolution du désir – 1970 : la libération homosexuelle, film documentaire de Alessandro Avellis et Gabriele Ferluga, sort en France en DVD. C’était l’époque où les lesbiennes et les gays politisaient leurs corps, leurs désirs, leurs histoires pour proposer des idées alternatives de société et de la vie de tous les jours. Ils ne poursuivaient pas des idéaux conformistes ou familialistes : en fait, ils pensaient qu’il valait mieux peut-être renverser le droit de famille plutôt que de se marier ! Au travers des interviewes et des archives de cette époque-là, le film suit le chemin du FHAR (Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire) et de ses deux animateurs les plus originaux, Guy Hocquenghem et Françoise d’Eaubonne (qui est, entre autre, la théoricienne de l’écoféminisme). D’une certaine façon le personnage de Hocquenghem rappelle celui de Mario Mieli, surtout pour les références intellectuelles qu’ils avaient en commun : Deleuze, Guattari, Foucault. Les deux étaient à la fois des intellectuels subtils et des militants. Ils ont donné un sens politique et subversif à leurs identités, avant que le Sida et la victoire définitive de la société du spectacle ne vienne normaliser les gays et les lesbiennes et ne le transforme en autant de cibles du marketing, de consommateurs et d’individus désireux de former une famille. Le film permets de relancer la réflexion sur une période et une façon de penser qui semblent aujourd’hui oubliées et qui, par contre, auraient besoin d’être redécouvertes, afin de pouvoir reconstruire une boîte à outils pour survivre et au conformisme intéressé du prochain leader désigné du centre-gauche italien, Walter Veltroni (pacs : oui ou non ?), et à la violence édulcorée des berlusconiens. »
« Le week-end dernier, nous nous sommes rendus au festival REFLETS à Marseille, festival de films LGBT : “Des films d’aujourd’hui pour penser demain”. Nous avons entre autre assisté à la projection de La révolution du désir 1970, la libération homosexuelle, documentaire signé A. Avellis et G. Ferluga qui, à travers une série d’interviews, de portraits et d’archives, tente de retracer l’histoire du féminisme et du FHAR. On plonge dans la lutte de ces gens qui par leur humour, leur audace et leur créativité ont permis l’acquisition de droits pour nous les déviants, les anormaux… Des personnes sensées, apportant une véritable réflexion sur la société de cette époque pas si lointaine. Aujourd’hui on est en droit de se demander si tous ces acquis ne vont pas être remis en question. Et avec une communauté plus encline au consumérisme et au conformisme, n’y a-t-il pas de quoi avoir peur, très peur ? N’est-t-il pas temps de remonter des réseaux, de s’organiser pour affirmer nos différences ? N’est-il pas temps d’être vigilant et de se réveiller face à une politique inquiétante et répressive ? Car il est évident que nous ne voulons pas finir génétiquement modifiés… »
« A l’heure des revendications sur le mariage et l’homoparentalité, que reste-t-il de la puissance révolutionnaire des homos ? Ce documentaire fait témoigner ceux qui ont participé à ce mouvement dans les années 70, rend hommage à Guy Hocquenghem et montre comment la solidarité et la convergence des luttes féministes (MLF) et homos (FHAR) ont permis de libérer les homosexualités. »
« L’autre documentaire, La révolution du désir, fait resurgir pendant une heure vingt le début des années 1970, c’est-à-dire l’époque où fut créé le Fhar, le Front homosexuel d’action révolutionnaire, sous l’égide de Françoise d’Eaubonne et Guy Hocquenghem. Le mot d’ordre était : “prolétaires de tous les pays, caressez-vous !”, qui rappelle comment le Fhar est né au carrefour d’une culture extrême gauchiste (mao-marx-lénin-trotsk-...-iste) et de la lutte pour la libération des mœurs ; autrement dit, au carrefour des Intellectuels de la Sorbonne et de Normale Sup, et des mouvements féministes. Le parcours de Guy Hocquenghem, là encore et pour la même raison que Nomi, se termine brutalement à la fin des années 1980. Instaurant des allers-retours avec les années 2000, et en particulier le mouvement activiste LGBT des Panthères roses, le documentaire met en relief cet âge d’or du militantisme que furent les années 1970. Hocquenghem écrira d’ailleurs, juste avant de mourir à quarante et un ans, un pamphlet contre les défroqués de mai 68 : Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary, quand les illusions soixante-huitardes se sont perdues. La démarche d’Alessandro Avellis et Gabriele Ferluga est finalement semblable à celle de The Nomi Song, parce qu’elles consistent toutes deux à rappeler au public d’aujourd’hui des pans de l’histoire du mouvement homosexuel : une icône, Nomi, des figures, d’Eaubonne, Hocquenghem, des contextes historiques, les années 1970 et 1980, avec bien entendu à la clé le traumatisme de l’irruption du “cancer gay”, le VIH. »
Illico, Du côté des docs, Didier Roth-Bettoni, octobre 2006
« La révolution du désir se penche sur une page un peu oubliée de l’histoire des homosexuels en France : le militantisme homo des années 70 via des figures comme Guy Hocquenghem, René Scherer, Françoise d’Eaubonne… Loin de s’en tenir à un propos nostalgique, le film d’Alessandro Avellis et Gabriele Ferluga en profite pour interroger le présent des gays à la lumière de ce passé tout sauf dépassé. »
« La révolution du désir est une exploration de la nébuleuse qui a donné vie aux mouvements de libération sexuelle en France et une interrogation sur le passage de la révolte à la normalisation des homos. Au travers des actions de commandos délirants et d’essais aux titres évocateurs (Le rapport contre la normalité ou Trois milliards de pervers), s’esquissent les portraits de Guy Hocquenghem et de Françoise d’Eaubonne, intellectuels étonnants et partisans inconditionnels de la révolution du désir. On y retrouve René Scherer, les Panthères Roses, Catherine Deudon - photographe du MLF -, Carole Roussopoulos - cinéaste militante -, et Joani Hocquenghem, frère de Guy. »